Le climat Vendéen

À l’instar des départements de la façade Atlantique, le climat qui prédomine la Vendée est de type océanique. Effectivement, la France est majoritairement touchée par un flux de dominante Ouest, qui nous apporte douceur et humidité. Les perturbations naissent à l’Ouest du bassin Atlantique où les gradients thermiques sont majeurs, et s’échouent en Europe, à des latitudes plus ou moins élevées. C’est cette circulation, que l’on qualifie de zonale, qui tempère nos régions : l’inertie thermique de l’océan permet à la chaleur accumulée en été de se restituer l’hiver et, inversement, à la fraîcheur accumulée en hiver de tempérer nos étés.

La Vendée bénéficie d’une position légèrement avancée sur l’Atlantique, cassant avec le relief rectiligne du littoral Aquitain. Cette position géographique influence un peu plus notre climat local. Plusieurs paramètres interagissent entre eux :

  • Températures : les amplitudes thermiques sont moins prononcées le long des côtes que dans les terres.
  • Précipitations : moins durables en bord de mer, elles s’attardent plus sur le bocage. Les orages y sont également plus nombreux.
  • Vent : les brises s’installent fréquemment sur le littoral, et les coups de vent sont plus marqués.
  • Ensoleillement : le ciel est souvent plus dégagé sur nos plages, notamment grâce aux brises côtières, que dans les terres.

Températures

Tout au long de l’année, l’océan Atlantique tempère notre climat en limitant l’amplitude thermique entre nos étés et nos hivers, contrairement aux régions continentales, soumises à un climat plus contrasté.

Les variations thermiques intra-départementales sont marquées mais s’expliquent aisément. Le littoral subit les influences de l’océan Atlantique, qui met plus de temps à se réchauffer que le continent. On parle alors d’inertie thermique. La température de l’océan, qui n’évolue que lentement au fil des jours, limite les amplitudes thermiques en bord de mer. Les nuits y sont plus douces que dans les terres tandis que les journées y sont moins chaudes l’été.

En été

Pendant les mois les plus chauds de l’année (de juin à août), les températures minimales moyennes oscillent entre 13 et 16°C, des terres vers la bordure littorale. L’après-midi, les températures maximales moyennes varient de 22 à 26°C sous abri normalisé (des îles vers l’intérieur des terres).

C’est dans la plaine du Sud Vendée et en remontant jusqu’au pays de Chantonnay que les températures maximales sont les plus élevées. Le climat y est davantage influencé par la Nouvelle Aquitaine. La nature des sols joue un rôle majeur : la végétation est moins dense et les sols de nature calcaire se réchauffent plus rapidement.

Statistiquement, les températures dépassent régulièrement les 25°C dans les terres. On compte 47 jours au-delà de 25°C à La Roche-sur-Yon alors que l’île d’Yeu n’en décompte que 22 jours. Les stations de Chantonnay et de Luçon enregistrent même une moyenne de 63 jours par an (et près de 18 jours avec plus de 30°C) !

T°C ≥ 25°CT°C ≥ 30°CT°C ≥ 35°CRecord absolu
de chaleur
Île d’Yeu22 jours3 jours0 jour36,0°C
le 11/08/2022
Noirmoutier28 jours6 jours0 jour38,7°C
le 18/07/2022
Les Sables-d’Olonne29 jours5 jours0 jour40,5°C
le 18/07/2022
La Roche-sur-Yon47 jours11 jours1 jour41,5°C
le 18/07/2022
Pouzauges52 jours13 jours1 jour41,5°C
le 18/07/2022
Luçon63 jours18 jours2 jours41,7°C
le 18/07/2022

Les records de chaleur sont très récents : tous battus durant l’été 2022. Ils s’élèvent à près de 41 ou 42°C sur le continent, mais « seulement » 36°C sur l’île d’Yeu.

En hiver

Durant les mois les plus froids de l’année (de décembre à février), les températures minimales oscillent entre 2 et 6°C en moyenne, du bocage vendéen vers les douces îles. En cours de journée, les températures maximales moyennes grimpent entre 8 et 11°C sous abri normalisé.

Les gelées sont moins fortes et fréquentes sur le littoral vendéen, toujours en raison de l’influence maritime. Pour conforter cette idée, on peut comparer le nombre de jours de gel par an. Celui-ci s’élève à une trentaine de jours dans les terres contre deux à trois fois moins en bord de mer.

Ce sont sur les collines de la Gâtine (entre Les Herbiers et La Châtaigneraie) où il fait le plus froid en hiver. En effet, les reliefs granitiques sont davantage influencés par la température de la masse d’air. Également, c’est le secteur le plus éloigné de l’océan et de sa réserve de douceur hivernale. D’ailleurs, il n’est pas rare d’observer des flocons sur les hauteurs, quand la pluie tombe seule sur le bas-bocage.

T°C ≤ 0°CT°C ≤ -5°CRecord absolu
de froid
Île d’Yeu9 jours0 jour-9,8°C
le 13/01/1987
Noirmoutier10 jours0 jour-10,0°C
le 16/01/1985
Les Sables-d’Olonne17 jours1 jours-12,0°C
le 14/01/1985
La Roche-sur-Yon33 jours4 jours-15,4°C
le 10/02/1986
Pouzauges26 jours2 jours-13,1°C
le 08/01/1985
Luçon30 jours3 jours-15,0°C
le 15/01/1985

Les records de froid sont anciens (années 1980). En effet, en raison du dérèglement climatique, on constate que les gelées sont de moins en moins fortes et moins fréquentes. Le record absolu est de -17°C dans le bocage vendéen (le 15/02/1956 à Chantonnay et le 10/02/1986 à Rocheservière). Les records avoisinent les -10°C sur les îles.

À horizon 2050

Depuis les années 1960, nous gagnons en moyenne 0,3°C par décennie en Pays de la Loire.

En Vendée, les projections climatiques à horizon 2050 (modélisations Euro-Cordex – Drias 2020) simulent une augmentation de la température moyenne de l’ordre de +1,35°C à +1,55°C (scénario médian). Le scénario le plus pessimiste nous propose une augmentation allant de +2,15 à +2,30°C.

Notons que les projections envisagent un nombre de jours de gel (T°C ≤ à 0°C) qui serait en baisse de 40 % et un nombre de jours estivaux (T°C ≥ à 25°C) qui pourrait augmenter de 65 à 80 %.

Normales saisonnières

Pour en savoir plus sur les moyennes climatiques et les records de la station de référence la plus proche de chez vous :

Précipitations

Le climat océanique nous confère un apport régulier en humidité. En moyenne, les cumuls de pluie annuel varient de 700 à 800 millimètres en bord de mer, de 800 à 900 millimètres dans les terres et jusqu’à 1 000 millimètres sur le cœur de Vendée et les collines de la Gâtine. À noter une certaine variabilité qui existe selon les années (± 25 %). Quant au nombre de jours pluvieux (≥ à 1 mm), il varie de 115 à 120 jours le long des côtes jusqu’au Sud Vendée, autour de 125 jours pour le bocage vendéen et même parfois jusqu’à 130 jours.

En été

D’avril à septembre, les précipitations se produisent essentiellement sous forme d’averses ou d’orages et sont donc irrégulières, brèves mais parfois intenses. Elles sont souvent inefficaces puisqu’elles ne compensent pas l’évapo-transpiration végétale. Les ruissellements sont importants et les pluies ne pénètrent pas suffisamment dans les sols.

Les précipitations sont plus marquées dans les terres grâce aux orages, qui touchent principalement l’intérieur des terres, et plus fréquemment les collines de la Gâtine. On note également de nombreuses salves orageuses qui touchent la Nouvelle Aquitaine et qui débordent sur le pays de Fontenay-le-Comte. On observe une moyenne de 10 à 15 jours d’orage par an, ce qui est relativement peu comparé à la moyenne nationale de 20 à 25 jours. On compte même jusqu’à 40 jours sur le Sud-Ouest du pays.

Les mois les plus secs sont observés entre juin et août, avec des cumuls mensuels de l’ordre de 30 à 50 mm du littoral vers le bocage. On compte de 6 à 8 jours pluvieux sur chacun de ces mois.

Record de pluie en 24 h
Île d’Yeu94,1 mm
le 06/08/1951
La Mothe-Achard94,0 mm
le 06/07/2001
Pouzauges85,2 mm
le 31/05/2008
Fontenay-le-Comte81,2 mm
le 11/06/1988
La Roche-sur-Yon75,2 mm
le 29/05/2016
Noirmoutier71,9 mm
le 02/10/2021
Luçon70,2 mm
le 17/09/1953
Les Sables-d’Olonne67,6 mm
le 10/09/1993

En hiver

Contrairement aux idées reçues, les précipitations les plus abondantes se produisent sur le coeur de Vendée (La Mothe-Achard / Palluau / La Roche-sur-Yon) ainsi que sur les collines de la Gâtine, des Herbiers à La Châtaigneraie, en passant par Pouzauges. Sur le littoral, les cumuls de pluie sont moins importants, surtout de Noirmoutier aux Sables-d’Olonne.

Les précipitations, qui se produisent sur la période d’octobre à mars, sont dites efficaces pour réhydrater les sols puisqu’elles sont issues de perturbations océaniques. Elles sont durables et régulières, permettant une bonne pénétration dans les sols et une bonne recharge des nappes phréatiques.

A noter que les épisodes neigeux sont rares : la Vendée est l’un des départements les moins enneigés de France puisque la neige y tombe moins de 5 jours par an pour la Roche-sur-Yon et moins de 2 jours sur l’Ile d’Yeu.

Sur les mois d’octobre à décembre, les plus pluvieux, il tombe mensuellement de 80 à 110 mm du littoral vers le bocage. Il n’est pas rare d’atteindre les 150 voire 200 millimètres sur certains mois d’hiver. On compte de 10 à 14 jours de pluie par mois.

À horizon 2050

Selon les projections climatiques à horizon 2050 (modélisations Euro-Cordex – Drias 2020), les cumuls de précipitations devraient augmenter de 5 à 7 % en hiver mais diminuer de 9 à 10 % en été. Si la quantité de pluie tombant à l’année ne devrait guère évoluer, c’est la répartition des précipitations qui sera modifiée. On estime que les épisodes pluvieux seront plus intenses et que les épisodes de sécheresse seront plus fréquents et marqués.

Normales saisonnières

Pour en savoir plus sur les moyennes climatiques et les records de la station de référence la plus proche de chez vous :

Vent

Rares sont les journées sans vent ! L’été, les brises côtières rythment nos journées selon le cycle diurne/nocturne. Elles s’expliquent par un différentiel de températures entre la surface des terres et la surface de la mer.

En journée, c’est la brise de mer qui prend place. C’est un vent d’origine océanique qui souffle à une trentaine de km/h en moyenne et pénètre de quelques kilomètres à plusieurs dizaines de kilomètres dans les terres. Souvent, le front de brise se caractérise par la limite entre le ciel bleu côté océan, et les cumulus bourgeonnant dans les terres. La brise de mer engendre une baisse de température de quelques degrés et une augmentation du point de rosée. Si l’écart de températures est majeur entre l’océan et la masse d’air, des brumes côtières ou entrées maritimes sont même possibles.

La nuit, l’écart thermique s’inverse. Les terres se refroidissent quand l’océan conserve une certaine douceur. Après avoir marqué une pause, c’est un vent continental qui prend alors place.

La Vendée est également sujette aux tempête. Elles ont lieu pour la plupart en saison hivernale, entre novembre et février. Elles sont parfois sévères comme Lothar et Martin en décembre 1999, Quentin en février 2009 ou encore Xynthia en février 2010.

Record de vent
Île d’Yeu162 km/h
le 27/12/1999
La Mothe-Achard148 km/h
le 27/12/1999
La Roche-sur-Yon140 km/h
le 27/12/1999
Luçon138 km/h
le 28/02/2010
Fontenay-le-Comte135 km/h
le 10/02/2009
Noirmoutier133 km/h
le 13/09/1993
Les Sables-d’Olonne133 km/h
le 27/12/1999
Pouzauges125 km/h
le 28/02/2010

En front de mer, le vent souffle plus fortement et plus régulièrement que dans les terres, l’air ayant moins d’obstacles pour circuler. C’est pourquoi le vent moyen y est nettement plus important.

Normales saisonnières

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Ensoleillement

La Côte de Lumière profite d’une durée annuelle d’ensoleillement allant de 2 200 à 2 300 heures à Noirmoutier, l’Ile d’Yeu ou encore les Sables-d’Olonne. Dans les terres, on ne comptabilise plus que 2 000 heures à Fontenay-le-Comte et autour de 1 900 heures à la Roche-sur-Yon.

A titre de comparatif, le nombre d’heures d’ensoleillement de la côte Vendéenne est comparable à celui de Carcassonne (2 170 heures), et même supérieur à ceux de Biarritz (1 921 heures), Bordeaux (2 070 heures), Toulouse (2 075 heures) ou encore Montauban (2 104 heures) !

Cette différence d’environ 300 heures entre l’intérieur du département et le littoral, soit plus d’un mois d’été complet, s’explique majoritairement par le contraste océan / continent. En effet, le soleil instabilise (été comme hiver) la masse d’air surplombant les surfaces terrestres (formation de nuages convectifs). Tandis que sur l’océan, la faible influence du rayonnement solaire limite cette instabilité.

En bref

Le climat de la Vendée est privilégié. Il peut être interprété comme « micro climat ensoleillé » de la façade Atlantique, conjointement avec la Charente-Maritime. Les températures sont tempérées par un flux d’Ouest humide en hiver mais plus sec l’été. Aussi, ce climat particulièrement doux et ensoleillé, fait de la Vendée l’un des premiers départements touristiques français et le premier département touristique de la côte Atlantique.