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Sous un amas orageux assez actif entre La Roche-sur-Yon et La Tranche-sur-Mer en cet après-midi du lundi 30 mai 2016, une tornade d'intensité modeste s'est développée vers 17h30 et aurait parcouru un peu moins de 2 kilomètres. Ce phénomène tourbillonnaire a engendré quelques dégâts sans gravité sur la végétation ainsi que dans une ferme au Nord immédiat de la ville de Moutiers-les-Mauxfaits, sur la commune de Saint-Vincent-sur-Graon.

Sous ce même orage, d'importants abats d'eau ont provoqué des inondations sur la commune de Saint-Vincent-sur-Graon, provoquant plusieurs dizaines d'interventions de pompiers. 

 

Caractéristiques du phénomène
  • Intensité maximale : F0 selon l'échelle de Fujita soit des vents estimés entre 60 et 120 km/h
    EF-0 selon l’échelle Fujita améliorée soit des vents estimés entre 105 et 137 km/h
  • Point de départ supposé : À l'intersection entre la D 73 menant à « Saint-Vincent-sur-Graon » et la route menant au lieu-dit « La Petite Frenaudière »
  • Lieu de dissipation : près de la déchetterie au carrefour de « La Miottière »
  • Distance totale parcourue : environ 1,8 kilomètres entre les premiers et les derniers dégâts observés mais probablement plus (terrain difficile d'accès)
  • Largeur maximale du couloir de dégâts : 30 à 40 mètres
  • Sens de déplacement : Nord-Est -> Sud-Ouest (flux directeur des cellules orageuses : Nord Nord-Est)
  • Altitude du terrain : 50 à 70 mètres (consulter le profil altimétrique)
  • Type de terrain : Terrains agricoles, zones boisées, fermes et lieux-dits
  • Principaux dégâts : Chêne couché (enracinement médiocre), plusieurs chênes étêtés, champs de blé couché, haies d'arbustes malmenées, tôles d'un hangar soulevées et projetées à faible distance, multiples branchages au sol.

 

Trajectoire et dégâts

Les premiers dégâts ont été observés au Sud du lieu-dit « La Petite Frenaudière » près de la D 73 menant à « Saint-Vincent-sur-Graon ». Sur cette zone, quelques branchages jonchaient le sol. Le long de la D 73, un chêne s'est couché en direction du Sud Sud-Ouest. Son enracinement n'était pas très profond (haie qui borde le ravin de la route), ce qui a pu favoriser sa chute.

Plus au Sud, une partie d'un champ de blé a été couché sur plusieurs centaines de mètres. La largeur du couloir est de 30 à 40 mètres par endroits. À la pointe Sud du champ, on observe un rétrécissement du couloir, ce qui nous permet de mieux distinguer un phénomène de convergence du vent. Dans ce même secteur, des chênes ont été étêtés et des arbustes ont été touchés. 

Trajectoire de la tornade degats petit

La carte de gauche représente la trajectoire de la tornade. La carte de droite représente les dégâts observés (étoiles orange).

Plus loin, le hangar d'une ferme de « La Miottière » a vu ses tôles se soulever et être projetées jusqu'à quelques dizaines de mètres pour certaines (selon témoin). Les parties Nord Nord-Ouest et Sud Sud-Est du hangar ont été touchées. Les haies de la D 747 ont également été endommagées sur une courte distance. Puis, la tornade a poursuivi vers la déchèterie où les dernières traces de dégâts sur la végétation ont été observées.

Il probable que d'autres dégâts ont pu être causées avant ou après la trajectoire que nous définissons. Une seconde enquête avec un drone aurait facilité les conclusions sur ce terrain bocager et vallonné.

A noter que la trajectoire de cette tornade est atypique. Le flux de Nord à Nord-Est en étant la cause principale : la tornade a progressé du Nord-Est vers le Sud-Ouest (généralement, le flux est contraire).

 

Photographies

Premiers dégâts constatés près du lieu-dit La Petite Frenaudière sur la D73 Chêne étêtés près de La Miottière

Champ de blé dont les épis couchés montrent clairement la convergence des vents Tôles d'un hangar soufflées sur le flanc Nord-Est et Sud-Ouest

 

Vidéo d'un témoin

Un témoin a pu observer et filmer le phénomène vers 17h30 alors qu'il se trouvait à un peu plus de 2 kilomètres plus au Sud du phénomène tourbillonnaire. On observe sans difficulté un large tuba ainsi qu'une rotation lorsque l'on accélère la vidéo. Celle-ci étant encore assez loin de l'observateur, on ne peut pas juger d'un contact au sol sur cette vidéo.

 

Enquête et dossier réalisé par Valentin PERRAULT. Merci à Ludo pour sa collaboration.